La politique, l’homme, et la planète Terre
Lu dans les news de Libé sur internet : “le résultat paradoxal du vote non à la Constitution, explique Pierre Mauroy, président de la fondation Jean-Jaurès, c’est que nous (le PS français) perdons de l'influence dans le mouvement social-démocrate européen”.
Cela peut paraître paradoxal à certains, personnellement, je ne suis pas étonné une seule seconde. Au lendemain du non, j’avais dis que les seuls gagnants étaient les libéraux anglo-saxons. Les socialistes qui ont voté à gauche sont complètement cocus, et la leçon du pragmatisme politique sera dure à avaler pour eux.
Aujourd’hui au PS, on voit un espèce de débat post référendaire, un débat autour du Blairisme. Curieux mélange de fascination et de répulsion. Laurent Baumel, responsable des études au PS et proche de DSK (dans Libération ce matin), «il y a une différence idéologique fondamentale entre les socialistes et les travaillistes. Au PS, même les plus réformistes n'ont pas évacué l'idée d'une confrontation entre l'économique et le social. Alors que les Anglais sont post-marxistes, ils veulent mettre le social au service de l'économie».
Bien, soit, mais cette opposition oublie une autre possibilité (que je n’appellerais pas 3ème voie, pour éviter des confusions). En effet, si on disait : ni confrontation entre social et économie (terminologie marxiste de la confrontation), ni social au service de l’économie ? Si on disait plutôt économie au service du social ? Quand je dis social, là, je vous parle de l’homme, animal social.
Car il me semblait, à moi, qu’il ne fallait jamais confondre la fin et les moyens. Est-ce que l’économie est une fin en soi, ou bien est-ce l’homme et ce qu’il fait de sa vie qui compte ?
Ma petite philosophie sur cette question est que l’homme se réalise en “produisant” des idées et des choses. Il s’avère en conséquence que l’économie est un rejeton de l’activité humaine, rejeton qui s’est initialement développé comme moyen efficace d’organisation sociale de la subsistance ou de la survie. On a d’abord organisé un système d’échange, puis de production de la nourriture. Ensuite des outils et des productions humaines participant indirectement de cette fonction, au gré de l’augmentation de la sophistication des sociétés humaines. Avec cette sophistication et complexification venaient aussi les besoins de contrôle, et de conquête. Donc des instruments de pouvoir et de domination. Avec tout ça se développenet aussi progrès technique, loisirs, et etc etc etc.
Mais ce qui est le plus important, le but du jeu, c’est l’acte humain, non ? Ce n’est pas le système qui s’est créé symbiotiquement à l’homme, au point de le parasiter de plus en plus. Le système, l’économie, c’est l’outil et les processus participants aux fonctions vitales (sans lequelles pas de survie biologique), et éventuellement à l’acte créatif qui fait de l’homme un être vivant très particulier dans ce monde. La fin, les moyens. Deux choses différentes.
C’est toujours ce qui me gène fondamentalement dans ces confrontations idéologiques et politiques : cet oubli systématique de la vraie finalité, l’homme, en tant qu’être pensant et créatif, vivant dans un éco-système (au sens éco-logique, pas éco-nomique), et la confusion qui en résulte entre la finalité et les moyens.
Voilà pourquoi je rejette la confrontation de type marxiste, mais aussi la théologie libérale qui voudrait mettre le social au service de l’économie. Les deux pervertissent également la nature humaine, et le problème, c’est que nature humaine pervertie + activité humaine et économie non raisonnée (c’est à dire une économie libérale qui s’autorégulerait toute seule, comme par enchantement), aboutissent ensemble à la destruction de notre espace vital, du fait de la puissance exhorbitante qui en résulte, dans un monde aux dimensions et aux ressources finies. Il y a urgence. Il se pourrait que dans quelques dizaines d’années, tous nos enfants s’entretuent pour quelques gouttes d’eau potable.
Cheers,
Bertrand
Cela peut paraître paradoxal à certains, personnellement, je ne suis pas étonné une seule seconde. Au lendemain du non, j’avais dis que les seuls gagnants étaient les libéraux anglo-saxons. Les socialistes qui ont voté à gauche sont complètement cocus, et la leçon du pragmatisme politique sera dure à avaler pour eux.
Aujourd’hui au PS, on voit un espèce de débat post référendaire, un débat autour du Blairisme. Curieux mélange de fascination et de répulsion. Laurent Baumel, responsable des études au PS et proche de DSK (dans Libération ce matin), «il y a une différence idéologique fondamentale entre les socialistes et les travaillistes. Au PS, même les plus réformistes n'ont pas évacué l'idée d'une confrontation entre l'économique et le social. Alors que les Anglais sont post-marxistes, ils veulent mettre le social au service de l'économie».
Bien, soit, mais cette opposition oublie une autre possibilité (que je n’appellerais pas 3ème voie, pour éviter des confusions). En effet, si on disait : ni confrontation entre social et économie (terminologie marxiste de la confrontation), ni social au service de l’économie ? Si on disait plutôt économie au service du social ? Quand je dis social, là, je vous parle de l’homme, animal social.
Car il me semblait, à moi, qu’il ne fallait jamais confondre la fin et les moyens. Est-ce que l’économie est une fin en soi, ou bien est-ce l’homme et ce qu’il fait de sa vie qui compte ?
Ma petite philosophie sur cette question est que l’homme se réalise en “produisant” des idées et des choses. Il s’avère en conséquence que l’économie est un rejeton de l’activité humaine, rejeton qui s’est initialement développé comme moyen efficace d’organisation sociale de la subsistance ou de la survie. On a d’abord organisé un système d’échange, puis de production de la nourriture. Ensuite des outils et des productions humaines participant indirectement de cette fonction, au gré de l’augmentation de la sophistication des sociétés humaines. Avec cette sophistication et complexification venaient aussi les besoins de contrôle, et de conquête. Donc des instruments de pouvoir et de domination. Avec tout ça se développenet aussi progrès technique, loisirs, et etc etc etc.
Mais ce qui est le plus important, le but du jeu, c’est l’acte humain, non ? Ce n’est pas le système qui s’est créé symbiotiquement à l’homme, au point de le parasiter de plus en plus. Le système, l’économie, c’est l’outil et les processus participants aux fonctions vitales (sans lequelles pas de survie biologique), et éventuellement à l’acte créatif qui fait de l’homme un être vivant très particulier dans ce monde. La fin, les moyens. Deux choses différentes.
C’est toujours ce qui me gène fondamentalement dans ces confrontations idéologiques et politiques : cet oubli systématique de la vraie finalité, l’homme, en tant qu’être pensant et créatif, vivant dans un éco-système (au sens éco-logique, pas éco-nomique), et la confusion qui en résulte entre la finalité et les moyens.
Voilà pourquoi je rejette la confrontation de type marxiste, mais aussi la théologie libérale qui voudrait mettre le social au service de l’économie. Les deux pervertissent également la nature humaine, et le problème, c’est que nature humaine pervertie + activité humaine et économie non raisonnée (c’est à dire une économie libérale qui s’autorégulerait toute seule, comme par enchantement), aboutissent ensemble à la destruction de notre espace vital, du fait de la puissance exhorbitante qui en résulte, dans un monde aux dimensions et aux ressources finies. Il y a urgence. Il se pourrait que dans quelques dizaines d’années, tous nos enfants s’entretuent pour quelques gouttes d’eau potable.
Cheers,
Bertrand
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