Polique économique
Lu dans Enjeux les Ecos de septembre : "En rappelant en juin dernier que la dette publique s'élevait à 1070 milliards d'euros, Thierry Breton, le ministre de l'Economie, omettait de mentionner les 1000 milliards d'engagements hors bilan (par exemple, les retraites des fonctionnaires), soit au total 125% du PIB. Le seul paiement des intérêts de la dette absorbe la totalité de l'impôt sur le revenu."
Le gouvernement français nous développe une politique très libérale inspirée des Etats-Unis, en espérant doper les investissements, et en espérant que cela créera automatiquement de l'emploi. La richesse mondiale croit de 4,5%, dopée par la Chine et l'Amérique, pendant que la zone euro croit de en-dessous des 2% annuels.
Nos apprentis-sorciers s'agitent donc dans des clubs de réflexions ultra-libéraux qui alimentent la théorie gouvernentale française.
Plusieurs réflexions me viennent à l'esprit.
Tout d'abord, d'un strict point de vue économique, il parait extrêmement dangereux de mimer les USA, car leur contexte est totalement différent. L'Amérique est la pompe mondiale à investissements, attirant plus de 25% ceux-ci. Pas la France. Le déficit public américain ne créée pas de catastrophe, pour le moment, parce que les Chinois achètent massivement les T-Bonds américains (en créant massivement du Yuan dont le taux de change est fixé par le gouvernement, le Yuan bénéficiant depuis 1994 d'un avantage de change considérable par rapport au dollar). Les Chinois font cela pour éviter qu'une récession s'installe aux USA, et donc dans le reste du monde, parce qu'une telle récession stopperait les exportations massives qui tirent leur croissance.
Cette interdépendance entre l'Amérique et la Chine maintient pour le moment les équilibres, mais génèrent en même temps de nombreuses bulles, notamment immobilières et pétrolières, les USA consommant 20% des ressources pétrolières mondiales, et l'immoblier étant responsable de près ou de loin de 40% de la création d'emplois depuis 2001. Quand ces bulles éclateront, Stephen Roach, économiste en chef chez Morgan Stanley et le plus pessimiste des experts, prédit un Armageddon économique.
Le gouvernement français, lui, copie bêtement la politique libérale américaine sans en tirer aucun des avantages parce que sa situation géo-stratégique et économique est complètement différente. Les Pays-Bas, le Danemark, l'Angleterre et quelques autres développent avec succès pendant ce temps là des politiques adaptées à leur propre contexte.
L'autre réflexion qui me vient est plus globale, et elle concerne la valeur réelle, politique, sociale et morale, de la croissance économique américaine. Elle créée des emplois, mais la majeure partie sont des sous-emplois qu'il faut cumuler pour espérer survivre. Depuis l'arrivée de Bush au pouvoir, le nombre de personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté a augmenté aux USA, alors qu'il s'était réduit pendant la présidence Clinton. Les riches sont encore plus riches, les pauvres encore plus pauvres, et la middle-class tire la langue. Aujourd'hui, la typologie économique et sociale américaine est revenue au niveau d'avant Roosevelt et le New Deal.
Le miracle américain est un fantasme bien vendu, et il a fallu Katrina pour balayer le voile d'illusion et montrer une autre réalité de l'amérique d'aujourd'hui. Chirac, quant à lui, se fait le champion des illusions françaises, protège des lobbys agricoles anachroniques au lieu de faire évoluer intelligemment le secteur, réduit les impôts pour les plus riches et creuse le déficit, fait des incantations diverses et variées pendant que son gouvernement s'efforce d'implémenter les politiques libérales conçues par les clubs de réflexions libéraux sur le modèle américain. Un patchwork indigeste et incohérent.
Le gouvernement français nous développe une politique très libérale inspirée des Etats-Unis, en espérant doper les investissements, et en espérant que cela créera automatiquement de l'emploi. La richesse mondiale croit de 4,5%, dopée par la Chine et l'Amérique, pendant que la zone euro croit de en-dessous des 2% annuels.
Nos apprentis-sorciers s'agitent donc dans des clubs de réflexions ultra-libéraux qui alimentent la théorie gouvernentale française.
Plusieurs réflexions me viennent à l'esprit.
Tout d'abord, d'un strict point de vue économique, il parait extrêmement dangereux de mimer les USA, car leur contexte est totalement différent. L'Amérique est la pompe mondiale à investissements, attirant plus de 25% ceux-ci. Pas la France. Le déficit public américain ne créée pas de catastrophe, pour le moment, parce que les Chinois achètent massivement les T-Bonds américains (en créant massivement du Yuan dont le taux de change est fixé par le gouvernement, le Yuan bénéficiant depuis 1994 d'un avantage de change considérable par rapport au dollar). Les Chinois font cela pour éviter qu'une récession s'installe aux USA, et donc dans le reste du monde, parce qu'une telle récession stopperait les exportations massives qui tirent leur croissance.
Cette interdépendance entre l'Amérique et la Chine maintient pour le moment les équilibres, mais génèrent en même temps de nombreuses bulles, notamment immobilières et pétrolières, les USA consommant 20% des ressources pétrolières mondiales, et l'immoblier étant responsable de près ou de loin de 40% de la création d'emplois depuis 2001. Quand ces bulles éclateront, Stephen Roach, économiste en chef chez Morgan Stanley et le plus pessimiste des experts, prédit un Armageddon économique.
Le gouvernement français, lui, copie bêtement la politique libérale américaine sans en tirer aucun des avantages parce que sa situation géo-stratégique et économique est complètement différente. Les Pays-Bas, le Danemark, l'Angleterre et quelques autres développent avec succès pendant ce temps là des politiques adaptées à leur propre contexte.
L'autre réflexion qui me vient est plus globale, et elle concerne la valeur réelle, politique, sociale et morale, de la croissance économique américaine. Elle créée des emplois, mais la majeure partie sont des sous-emplois qu'il faut cumuler pour espérer survivre. Depuis l'arrivée de Bush au pouvoir, le nombre de personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté a augmenté aux USA, alors qu'il s'était réduit pendant la présidence Clinton. Les riches sont encore plus riches, les pauvres encore plus pauvres, et la middle-class tire la langue. Aujourd'hui, la typologie économique et sociale américaine est revenue au niveau d'avant Roosevelt et le New Deal.
Le miracle américain est un fantasme bien vendu, et il a fallu Katrina pour balayer le voile d'illusion et montrer une autre réalité de l'amérique d'aujourd'hui. Chirac, quant à lui, se fait le champion des illusions françaises, protège des lobbys agricoles anachroniques au lieu de faire évoluer intelligemment le secteur, réduit les impôts pour les plus riches et creuse le déficit, fait des incantations diverses et variées pendant que son gouvernement s'efforce d'implémenter les politiques libérales conçues par les clubs de réflexions libéraux sur le modèle américain. Un patchwork indigeste et incohérent.
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