Les "petites" caisses noires du patronat
Les retraits d'argent liquide reprochés à Denis Gautier-Sauvagnac ont été effectués sur plusieurs fonds de réserve de l'Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie (UIMM), "dont une caisse de solidarité 'antigrève' créée en 1968" évaluée aujourd'hui à "160 millions d'euros", affirment "Les Echos" dans leur édition de mardi.
Selon le quotidien, qui ne cite pas ses sources, le plus important de ces fonds a été baptisé "Epim". Il s'agit d'une "caisse de solidarité 'antigrève' constituée après les événements de mai 1968 pour inciter financièrement les chefs d'entreprise à résister aux syndicats, en cas de conflit social".
"Les Echos" citent un ancien président du CNPF (ancêtre du Medef) non-identifié expliquant que le but de cette caisse était "d'éviter la mollesse de certains patrons dans les négociations, de les encourager à la fermeté moyennant rétribution".
Cette caisse cachée était alimentée par une "cotisation spéciale (...) de l'ordre de 0,1%" de la masse salariale des entreprises. "Aujourd'hui, il s'agit d'un portefeuille dont la valeur de marché s'élève à 160 millions d'euros", affirment "Les Echos".
Parallèlement à "Epim", "la cagnotte de l'UIMM se compose d'autres fonds dont la valeur comptable se chiffre en centaines de millions d'euros supplémentaires", ajoute le quotidien économique, précisant que leur existence "doit être révélée dans les prochains jours".
Denis Gautier-Sauvagnac, mis en cause dans d'importants retraits en liquide sur des comptes de l'UIMM, s'est retiré lundi de la négociation sur la modernisation du marché du travail, mais conserve ses mandats au sein du Medef.
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